jeudi 28 janvier 2010

PORTES D'AUBERVILLIERS et de LA CHAPELLE vues par Sofien



Il était une fois un voyage aux portes de Paris…

Durant ce voyage, j’ai rencontré la fameuse,
la plus célèbre, la plus décriée,
La Chapelle, la grande, la fière, la Reine du 18ème !

Les travaux du tramway et du métropolitain
transpercent la belle de part en part.
Dame la Chapelle s’offre un nouveau visage
Avec ces ouvriers qui l’opèrent en plein ciel,
Sous les yeux d’un SDF hollandais
venu chercher le soleil de Paris.

« Où es-tu l’ami depuis que le SAMU t’a emmené à l’hôpital, le lendemain de notre rencontre ? »

Car Madame est le passage obligé
Vers Paris, vers la ville et la vie, et j’y photographie
des gens dans tous leurs états et de tous les états :
Venus d’ici ou d’ailleurs,
ils n’en reviennent pas d’être là.

L’Accueillante est percée aux flancs
par l’immense Boulevard Ney,
Pernicieux, sulfureux, vivant, politique
Comme ses contrôles de police.
A cause de lui, Dame la Chapelle
ne s’est plus où donner de la tête
Et parfois se fatigue et nous avec.

Je l’ai quittée triste mais sans remords,
Pour rejoindre Dame Aubervilliers
Plus vaste et plus mystérieuse encore
Baladant les gens en tous sens,
Simple badaud ou exilé,
Au gré de ses chantiers,
Car elle aussi se refait une beauté.

« D’où venais-tu jeune femme demandant l’asile, aperçue derrière les grilles de la préfecture de police ? »

Je sais ici ce qui me plaît
C’est elle, la Dame préférée
Des petits et des grands
qui ont gardé un cœur d’enfant
Les amis des clowns et des funambules en tous genres
qui se retrouvent au cirque Diana Moreno.

Sofien Murat

mercredi 20 janvier 2010

LA PORTE DES LILAS vue par Linda




La porte des Lilas est en plein travaux, on y réaménage toute la place. L’architecture est moderne, on y trouve le siège social de Pôle Emploi, une cité universitaire, quelques grands magasins et une grosse station d’autobus. Les gens qui traversent cet endroit sont les étudiants de la cité U, les chauffeurs de la RATP, des habitants du vingtième arrondissement de Paris et des villes voisines, des hommes et des femmes d’affaires qui travaillent dans les bureaux des grandes entreprises installées à la porte. 

Quand je suis arrivée la première fois avec le 249 à la Porte des Lilas, le terminus du bus, j’ai été frappée par le monde qui circulait à cet endroit à pied et en voiture. Au début, j’avais du mal à prendre des photos. Le stress m’envahissait ! La peur de photographier des personnes sans leur consentement me donnait une angoisse qui grandissait quand ils s’apercevaient que je les photographiais ! Finalement j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée demander à un groupe de jeunes femmes si elles voulaient bien que je les photographie. Elles ont d’abord hésité puis elles ont accepté quand je leur ai expliqué notre projet. Plus loin, deux jeunes filles se remaquillaient discrètement dans la rue. Je les ai photographiées dans ce moment d’intimité. A ce moment-là, j’ai entendu un klaxon. Je me suis retournée et j’ai vu le chauffeur d’un bus de la RATP me faire signe. Je me suis approchée de lui et il m’a demandé pourquoi je prenais ces jeunes filles en photo. Je lui ai expliqué vite fait et là une petite voix m’a dit : 
« Linda, demande-lui si tu peux le photographier lui aussi ! » Il a accepté et la photo que j’ai faite de lui est l’une de mes plus belles photos. J’ai beaucoup aimé traverser cet endroit en tout sens pendant des jours. Je suis même allée jusqu’à la porte du pré Saint Gervais où j’ai découvert Notre Dame de Fatima, une très belle église.
Porte des Lilas, je n’ai pas fait attention aux noms des places ou des rues. J’ai plus fait attention aux personnes qui circulent à la porte et eux ont fait attention à moi, une jeune femme qui traverse l’endroit en tout sens et photographie la vie autour d’elle.

Linda Lollia