jeudi 11 février 2010

LA PORTE DE PANTIN vue par Winnie



Une poésie est palpable à la Porte de Pantin, aux détours de ses rues. 
Lors de mes virées nocturnes, ce qui défilait sous mes yeux me conduisait de rues en rues comme tirée par un fil. Sous le pont du périphérique, j’ai aimé m’attarder sur le passage des piétons, ce défilé entre l’ombre et les néons. Des rythmes lents et furtifs se succèdent et se mêlent. Les vieux loubards aux longs impers, une canne sous le bras précèdent les silhouettes nonchalantes au loin. Les façades aux couleurs criardes des chantiers mettent en scène les passants pour composer un bal de nuit. 

C’est agréable de voir ce monde en transit qui évolue au milieu du trafic. C’est comme un manège ou un film tourné dans le cadre insolite de la porte et de ses abords. Les acteurs sont les passants, des feux follets qui ne brillent qu’une seule fois.

Quand la rue est généreuse et bavarde, il suffit de faire un pas pour se retrouver face à une scène forte. De toute manière, tu le sens quand la ballade prend fin… Les rues finissent par te signifier qu’il est temps de rentrer chez toi tant que c’est encore agréable, sans quoi une tension pourrait naître et tu n’y verrais plus rien à cause de la peur.

Winnie Goma